Le CDEN s’est tenu ce mardi 2 juillet au lycée Jean Monnet. La FSU était représentée par Valérie Bardet, Juliette Grand et Corinne Nadot.

Sommaire : 1. État de droit, 2. Premier degré, 3. Second degré, 4. Conseil départemental.

1. Notre déclaration préalable était consacrée à un seul sujet : la défense de l’Etat de droit. Elle revenait donc sur les violences policières et leur déni officiel, sur la loi Dussopt qui s’en prend à l’une des garanties de l’État de droit qu’est le statut des fonctionnaires, sur la loi Blanquer qui introduit des notions juridiquement floues et équivoques, et se terminait en interpellant la préfecture à propos du soupçon systématique, indépendamment de toute preuve, qu’elle porte sur les documents d’identités de migrants provenant de pays africains, et leurs conséquences graves et inhumaines.

Mme la préfète présente à ce CDEN a tenu à répondre à cette déclaration, ce dont nous nous félicitons. Le contenu de sa réponse par contre ne saurait satisfaire les défenseurs de l’État de droit. Rappelons que par cette expression, l’on entend le fait que l’État est au service du droit et est donc tenu par des normes publiques et transparentes, dont certaines sont imprescriptibles (droits fondamentaux).

En répondant, à propos des violences policières et de leur déni, qu’il y a « une centaine de policiers blessés », sur quel terrain se place Mme la préfète ? Une compétition sportive ? Un palmarès pour distribution des prix ? Un match entre bandes rivales ? Les policiers blessés ont toute notre compassion, mais la question posée est celle de l’État, de la sureté des citoyens envers lui. Quant aux enquêtes IGPN le problème est justement que la responsable de cette institution a fait comprendre que les violences policières n’existent pas …

Mme la préfète a ensuite dit « rappeler le droit » concernant les mineurs non accompagnés, répétant ce que nous savions déjà sur la protection due aux mineurs, mais ajoutant que l’obligation de demande de carte de séjour à 18 ans « l’emporte sur tout le reste », formulation équivoque qui confirme ce que dénonçait notre déclaration : le déni du droit, qui plus est sur la base de soupçons non prouvés envers tout document d’état civil africain, point sur lequel Mme la préfète s’est bien gardée de dire quoi que ce soit.

Loin de regretter d’avoir inauguré ce CDEN par un tel échange très politique, nous serons donc conduits à reprendre nos explications, car, manifestement, la compréhension la plus élémentaire des fondamentaux du droit par les plus hauts représentants de l’État demande à ce qu’il soit fait acte de pédagogie envers eux, ce qui est tout de même assez inquiétant …

 

2. Concernant le premier degré, deux « mauvais signaux » ont été envoyés par notre administration.

Et d’un, le refus de s’engager, comme les précédents Dasen, sur l’absence de mesures de fermetures à la rentrée.

Et de deux, le maintien du caractère provisoire des ouvertures annoncées aujourd’hui, qui ne sont rien d’autre que les ouvertures inévitables prévisibles et prévues dès février cela alors que les seuils d’ouverture sont largement franchis : il faut, paraît-il, s’assurer de leur pérennité dans la durée, un raisonnement que l’on aimerait voir fonctionner dans l’autre sens, ainsi que nous l’avons rappelé notamment pour Saint-Gérand-de-Vaux.

A Trevol, à Jean Moulin (Moulins), à Hauterives, à Saint-Yorre, les ouvertures prévisibles à la rentrée ne sont toujours pas actées à ce jour, gâchant ainsi une préparation sereine de la rentrée, stressant personnels et mairies.

Le SNUIPP-FSU est en outre intervenu contre la suppression des postes TR ASH (remplacement dans l’aide au handicap), justifiée officiellement par la nécessité d’ouvrir des classes, ce qui démontre une fois encore la nécessité de créer des postes. Selon les représentants de l’administration, tous les remplaçants vont être formés aux questions du handicap. Nous questionnons sur l’ampleur de cette formation annoncée : elle serait de 6h par remplaçant. Ce sera donc plus une « information » qu’une « formation » …

Ayant voté contre la carte scolaire initiale au printemps, et ayant refusé de prendre part au vote en CTSD sur ces ajustements, les représentants FSU se sont dans ces conditions abstenus sur ces annonces d’ouvertures.

Suite à des questions diverses, des précisions ont en outre été apportées :

sur les remplacements dans les écoles  : 1124 journées non remplacées sur 14 738 jours à remplacer, excellente moyenne selon les responsables de la DSDEN qui raisonnent ici du point de vue de l’optimisation à flux tendu des moyens existants, et non du point de vue des besoins réels,

sur les décharges de direction des petites écoles  : sur les 1158 journée de décharge dues, 111 manquent et 39,5 ont dû être refusées par les directeurs prévenus au dernier moment,

–  sur les changements d’horaire des écoles : si une commune veut rester à 4 jours et demi elle doit maintenir les TAP, ce qui signifie donc que l’État refusant d’assumer ses choix, impose aux communes de repasser à 4 jours …

 

3. Concernant le second degré, là aussi un « mauvais signal » : le franchissement du seuil des classes à 31 élèves semble ne plus être un problème puisque le risque existe notamment à Anne de Beaujeu et à Saint-Pourçain.

Le SNES-FSU, qui a agi les jours précédents pour l’annulation des fermetures de divisions en 3° à Cérilly et en 6° à Dompierre, intervient notamment sur Saint-Pourçain où 94 élèves sont inscrits en 3° pour 3 classes, et revient sur le fait, qui commence à être franchement surprenant, que les 4,5 heures de dotation supplémentaire demandées depuis des mois pour Jules Ferry à Montluçon afin que deux professeurs de français ne se partagent pas une même classe (et alors qu’il suffirait, comme cela a été demandé, de transformer des heures supplémentaires en heures postes !), ne soient toujours pas intervenues. Cela alors qu’avec la FCPE nous demandons une ouverture en 3° …

Dernière minute : après 10 semaines de silence, le SG du Rectorat s’est fendu d’une réponse négative affirmant sans rire que cette petite dotation « viendrait remettre en cause l’équilibre global académique ». Soyons clairs : c’est grand-guignolesque ! On y reviendra …

Mme la Dasen annonce des « ajustements » à Bellerives consistant en une dotation complémentaire pour cause de « tension » en 4° que compenserait un effectif plus « léger » en 3°, et un « ajustement » … à la baisse à Jean Zay Montluçon, avec le retrait de près de 12 heures, car s’il y a « tension » en 6° il y aurait « allégement » en 4°.

« Mauvais signal » de plus ? Ce serait en effet une singulière innovation que de pondérer ainsi les moyens selon les variations d’effectifs entre niveaux, innovation dont nous avons appris depuis qu’elle pourrait aussi concerner Saint-Pourçain où une ouverture en 3° serait « compensée » par une fermeture en 5°, là même où il avait à la rentrée dernière fallu, au dernier moment, ouvrir une classe de 6° malgré les efforts du précédent Dasen pour l’éviter, non sans susciter quelques « fuites » vers le privé au passage !

Quand les effectifs exigent d’ouvrir sur un niveau, va-t-on entreprendre de rechercher où l’on pourrait rogner à l’intérieur de chaque collège ? et orner ce procédé de théories sur le dépassement du « classe par classe » par la « modularité » ? Une classe est une classe, une division de collège est une division de collège, et aucun progrès du service public ne se fera sans partir de cette donnée de base : il en faut plus, avec des effectifs moindres par classes et par divisions !

Concernant les Segpa, par rapport aux annonces déjà faites (v. nos comptes-rendus précédents), il est précisé que l’une des deux ouvertures annoncées sur le bassin de Vichy interviendra en fait en 4° à Varennes.

 

3. Conseil départemental. Le SNUIPP-FSU a questionné les représentants du Conseil départemental sur la suppression d’un bibliobus qui ne peut qu’affecter négativement le service de lecture publique envers les communes rurales et, pour ce qui nous concerne directement, les écoles rurales. Leur réponse confirme entièrement cette crainte.

Le SNES-FSU avait, avant le CDEN, questionné les services du Conseil départemental sur le projet d’implantation de la Wifi dans les collèges. Voici la réponse écrite :

Concernant le WIFI, dans l’immédiat des études de couverture vont être menées dans les collèges afin de définir les besoins. Parallèlement un groupe de travail va être mis en place pour calibrer le déploiement du WIFI notamment au regard de l’électrosensibilité de certaines personnes. Les travaux ne vont pas débuter avant 2020, le temps que les réflexions soient menées.

En relation avec les collègues qui nous ont saisis, nous allons donc continuer d’intervenir sur ce sujet.