Les mots manquent pour qualifier le fonctionnement de ce ministère : gabegie, cuistrerie, sabotage …

Apprenant par le président mercredi soir qu’il allait avoir à pondre un protocole renforcé, M. Blanquer a pondu un danger sanitaire. Annonçant depuis des jours que la rentrée des élèves serait différée à 10h (mais ils arrivent à 8h avec les transports scolaires), il n’a toujours pas pondu (vendredi 11h ) le cadrage de l’hommage nécessaire à Samuel Paty.

Dans l’immédiat on attend les « laisser-passer de l’employeur » dans l’Éducation nationale et la confirmation de l’heure de démarrage lundi, rien que ça …

Concernant le protocole les syndicats de la FSU ont mis en avant 7 exigences : 1) le dédoublement des classes et donc la réorganisation des horaires pour respecter les distances, 2) l’aménagement des programmes en conséquence (qui déjà aurait dû avoir lieu pour tenir compte de l’an dernier), 3) le recrutement en urgence d’AED et à moyen terme un plan de recrutement mettant un terme aux suppressions de postes, 4) la réorganisation des cantines, 5) des dispositions d’aération renforcée, 6) la continuité des activités syndicales en « présentiel » à partir du moment où les personnels sont en « présentiel », ce qui pour nous va de soi et que nous mettrons en œuvre, 7) la fin de la journée de carence, mesure de surcroît antisanitaire.

Le protocole, hors les masques, pas gratuits, dès 6 ans (tiens, on nous avait dit qu’il n’y avait aucun risque ?), ne fait que bricoler. Les préavis de grève sont déposés. Nous soutiendrons les collègues exerçant un droit de retrait en sachant que celui-ci ne peut que s’autoriser du non respect du protocole officiel.

Il est légitime, et d’ailleurs inévitable, que les réunions des personnels demandées par le ministre lundi matin abordent toutes ces questions.

L’hommage à Samuel Paty, assassiné parce que professeur de l’enseignement public laïque, originaire de l’Allier et ancien bachelier du lycée Banville, dans ces circonstances, doit plus encore permettre de « rassurer » les jeunes en affirmant la présence maintenue du cadre protecteur de l’école publique laïque, garante de la libre expression indispensable à la liberté de conscience, laquelle est au dessus de toute croyance et par cela même les « respecte » toutes, et qui doit donc s’affirmer quand revient le meurtre pour cause de religion ou d’irréligion.

De quoi seront faits les prochains jours et les prochaines semaines ? Colère et angoisse sont là. Sachons leur donner une forme organisée et claire. Oui, la question de la grève est, en période de confinement, posée dans la période qui vient.