Second épisode de notre série « Pour une rentrée dans les moins mauvaises conditions possibles ». Suite au 1° épisode, il n’y a pas eu de CDEN ce jeudi 27, aucun des représentants des personnels, des parents, et des élus, ne s’y étant rendu, ce qui permettra de le tenir en principe le 4 septembre avec une meilleure vision de la rentrée.

Ce second épisode est donc consacré à l’aspect sanitaire. Les syndicalistes ont milité depuis la fin du déconfinement pour une rentrée scolaire effective pour tous les enfants et les jeunes le 1° septembre 2020. A posteriori, les faits nous ont donné raison sur les mois de mai et de juin : c’est parce que la reprise massive d’abord appelée par le président n’a pas eu lieu le 11 mai, et qu’on y est allé tout doucement, que l’épidémie a reculé, dans un premier temps.

Mais M. Blanquer ne tire jamais de leçons et surtout pas la plus élémentaire : sa-voir-an-ti-ci-per ! Il a donc décrété que la rentrée se ferait sur le « protocole allégé » datant de début juillet, avant l’évidente reprise épidémique actuelle (qui concerne aussi l’Allier). Il n’a rajouté à ce dispositif « allégé » que l’obligation des masques pour tous les personnels (après une séance de yoyo sur les profs de Maternelle …), et les élèves à partir de la 6° inclue, mais surtout pas de gratuité des masques !

A ce propos, M. Blanquer a qualifié ceux-ci de « fournitures scolaires » pour justifier leur paiement par les familles et les personnels, puisque pour lui ce matériel scolaire ne saurait être gratuit pour les familles, et un ministre (il se dit que c’est le premier d’entre eux) a trouvé moyen de comparer les masques aux … préservatifs, lesquels selon lui ne sauraient être gratuits, eux non plus. Ces petites phrases en disent long …

Mme Amélie de Montchanin, ministre de la « transformation de la fonction publique » (sic), a pourtant raconté aux syndicats reçus par elle le 27 août que « l’État fournira des masques ». Qui croire ? Heureusement que les personnels de toutes catégories, les gens sur le terrain, et bien des élus locaux, pallieront une fois de plus et tant bien que mal à la carence de ceux qui prétendent pourtant nous « responsabiliser » …

M. Blanquer, le « conseil scientifique » auprès de M. Macron, et certains responsables hiérarchiques férus d’éléments de langage, le disent et le répètent : clusters il y aura !

Sauf qu’avec

1°) des classes à effectifs allégés et pas à 35 comme c’est la triste norme en lycée général, et

2°) en abrogeant les « réformes » et dispositifs visant justement à casser les classes et l’enseignement en classe au profit de groupes disloqués, alors …

on aurait beaucoup moins de clusters !

Un cluster en « enseignement de spécialité » made in réforme Blanquer du lycée, cela veut dire 10 autres clusters, d’office !

Non, nous ne profitons pas de la situation en disant cela : la crise sanitaire est aggravée par les atteintes au service public à l’école comme à l’hôpital, et elle s’avère une raison de plus d’alléger les effectifs par classes et d’abroger les contre-réformes.

Ajoutons que le ministère n’a pas précisé comment on tient compte des spécificités de l’EPS, discipline pour laquelle nous demandons des groupes de 10 et des masques de rechange à la fin de séances, ni des spécificités du travail des AESH en contact rapproché avec les enfants qu’ils accompagnent, et que les Autorisations Spéciales d’Absences pour garde d’enfants ne sont plus possibles, cependant que le risque d’une journée de prétendue « carence » en cas de mise en « quatorzaine » demeure …

Nous allons donc assurer cette rentrée, masqués, sans le ministère, malgré le ministère, contre le ministère. C’est comme cela que l’école publique tient encore, dans ce pays.